Par Gisèle Henne, ADN, [email protected]
—
Notre monde se transforme. Le niveau d’éducation n’a jamais été si élevé. Le consommateur n’a jamais été aussi libre. Et l’accélération de cette transformation n’a jamais été aussi effrénée.
J’aime réfléchir d’où on vient, pour mieux comprendre où on va. Les entreprises qui occupaient les marchés du siècle passé avaient construit leurs empires sur la productivité et la performance. Cette dynamique était basée sur l’offre. Aujourd’hui, nous sommes entrés dans un mode de fonctionnement où ne survivent que les plus agiles, ceux qui s’adaptent à la demande. Les GAFA notamment. Google, Amazon, Facebook, Apple. Un univers où il est possible d’expérimenter et de se tromper, du moment qu’on se relève rapidement et qu’on s’adapte. Un monde agile. Un monde numérique.
Mode de pensées
C’est fou comme, dès qu’on mentionne le numérique, toutes les pensées se portent vers la technologie… Mais la pensée numérique est avant tout un mode de fonctionnement fondé sur la collaboration, le partage et l’ouverture, dans un processus itératif. Un fonctionnement en soi très proche du secteur culturel. Effectivement, la créativité et l’art sont des processus d’expérimentation par lesquels l’échec mène à une nouvelle solution, mieux adaptée. Comme le pose Mathieu Flaig, il ne s’agit pas d’ajouter du cosmétique à notre façon de faire, mais bien d’adhérer à une logique de valeurs.
Ainsi, quand on parle de transformation numérique, il ne faut pas y voir une finalité, mais plutôt une boucle, toujours à recommencer. Le principal facteur de réussite sera la gestion efficace du changement. Gardons en tête que cette gestion du changement passe par l’être humain. L’homme devient donc le pivot de la démarche de transformation, qu’elle soit structurelle ou d’innovation, et la digitalisation en reste le médium.
Naturellement, comme le pivot porte le mécanisme, un individu réfractaire au changement ne peut participer à l’élan de transformation. Mais comment faire pour arrimer les équipes? En leur insufflant une vision, une inspiration, un rêve, comme le schématise Frédéric Cavazza. En leur démontrant les gains qui ressortent de l’exercice. En soutenant leur transformation autant dans l’idéologie que dans la faisabilité.
Quotidien numérique
Prenons un instant pour nous rapprocher de la théorie. En pratique, le milieu culturel utilise déjà énormément d’outils numériques. Dressez rapidement la liste des plateformes utilisées pour la gestion de vos communications et de vos projets. Qu’on parle de l’envoi d’une lettre manuscrite versus un courriel, qu’on parle d’un appel téléphonique versus un échange sur les réseaux sociaux ou encore d’un partage de fichier par courriel versus le partage d’un fichier sur un serveur nuagique… Tous ces exemples ont nécessité une transformation de la structure de travail, un apprentissage et une remise en question de la pensée. À cet effet, la Machinerie des arts, en collaboration avec ses partenaires Québec numérique et Culture pour tous, nous offre gratuitement un excellent outil de réflexion: la Cartographie de ma transformation numérique.
Processus résumé
Pour structurer votre gestion du changement, voici un processus de transformation numérique, en 6 étapes résumées.
1. Dresser un bilan de la situation numérique.
Évaluer la gestion administrative, évaluer les communications internes et externes, exécuter un bilan des projets et de la création.
2. Analyser les besoins de transformation.
Lister les priorités, effectuer des sondages et les analyser, concerter le milieu.
3. Effectuer une recherche de solutions.
Arrimer les objectifs aux priorités, répertorier les projets inspirants et rechercher de multiples pistes de solutions.
4. Choisir une solution de changement.
Bien formuler le mandat de la solution choisie et établir un répertoire des ressources.
5. Porter le projet de transformation.
Balancer la gestion des risques, formuler une planification d’implantation du changement.
6. Déployer le changement numérique.
Rédiger une documentation adéquate et installer la formation continue.
–
Mise en application pas à pas
Il me reste à souligner qu’une transformation numérique doit être déployée à petites doses, tant au sujet des échéances que de la mise à niveau. L’équipe qui opère un processus doit être plus que consentante, elle doit porter la vision de la transformation. Des objectifs réalistes, concis et mesurables permettent d’atteindre un succès motivant. Et donc une appropriation de la démarche.
Pour un soutien à la transformation numérique ou une analyse de maturité numérique, n’hésitez pas à me contacter chez Culture Laurentides.